48 heures après le nouveau podium d’Erwann Pécheux au WPTN Bruxelles, j’ai souhaité faire un petit retour/débrief sur ce tournoi, notamment car certaines personnes m’ont contacté ou ont commenté mon dernier article dans lequel j’ai employé le terme « déçu » suite à ce nouveau deep run de notre joueur.
Avec 6 tables finales sur les WPTN en deux ans, dont trois 3ème place (ici en octobre dernier et à Cannes en mai) et deux 2nde place (à Paris en avril dernier et à Cannes en avril 2013), le palmarès d’Erwann sur ce circuit est juste magnifique, c’est une réalité. Mais Erwann est un compétiteur, comme je suis un compétiteur ou comme ses coéquipiers de la Team Pro et du Staff PMU Poker sont des compétiteurs !
Lorsqu’Erwann (tout comme Brian ou Damien d’ailleurs) s’assoient à leur siège au Day 1 d’un tournoi, ils n’ont qu’un objectif en tête : la victoire. Après, ils ont bien évidemment aussi des « sous-objectifs » comme :
– « sous-objectif 1 » : atteindre les places payées
– « sous-objectif 2 » : atteindre la table finale
– « sous-objectif 3 » : atteindre le HU
Mais ce qu’ils vont regarder en premier lorsque le payout va apparaître sur les écrans de la salle de tournoi (comme tout joueur encore in à ce moment d’ailleurs), c’est le montant des gains promis au vainqueur, pas celui pour la première place payée ou pour la 6ème place.
Il est également « indécent », j’en conviens, de dire qu’il n’est pas content d’empocher 39 425€ pour sa 3ème place car c’est une très grosse somme d’argent. Mais on ne peut contester le fait de sortir « déçu » à cette place, si près d’un trophée qui lui tendait une nouvelle fois les bras.
Les tournois sont des compétitions, et comme en sport (eh oui, nous y revenons !), une finale est belle lorsqu’elle est gagnée. Le simple fait de la jouer, que ce soit en sport collectif, comme en individuel, est déjà une énorme performance, mais que retient-on après ? Le finaliste ? Ou le vainqueur ?
Que serait-il rester des Bleus de 1998 s’ils n’avaient pas battu le Brésil en finale de Coupe du Monde de Football ? Une formidable génération de joueurs, emmenés par sans doute le meilleur joueur français de l’histoire (et l’un des meilleurs du monde), mais un Zizou sans trophée aurait-il été le même dans le futur qu’après cette victoire ?
Dans ce même ordre d’idée, il me semble facile de comprendre que l’argent ne remplace pas le goût de la victoire, même si bien sur cela permet de se consoler de la déception de ne pas avoir gagné. Et d’argent, il n’en sera pas question les 21 et 22 mars prochain lorsqu’Erwann enfilera la maillot de la Team France pour les Global Poker Masters.
Pour en avoir discuté avec lui, je sais qu’il sera plus motivé que jamais pour aller chercher cette première « Coupe du Monde de Poker » et la ramener en France ! Pour connaitre un peu ses coéquipiers Paul-François Tedeschi, Sylvain Loosli, Elky et Patrick Bruel, je suis persuadé qu’ils auront la même motivation. Et si par malheur ils terminent 2ème, ils seront tous extrêmement déçu de ne pas avoir pu conquérir ce trophée.
J’espère donc que vous aurez compris l’utilisation du terme « déçu » suite à cette très belle mais très frustrante 3ème place au WPTN Bruxelles. Sachez que même si à chaud Erwann est sorti de la table en me murmurant « mais c’est pas vrai, je ne le gagnerai jamais ce trophée… », le soir même quelques heures après, lorsque nous prenions un petit verre pour fêter cette perf, il me disait « vivement le prochain WPTN, qu’il soit à Budva, Nottingham ou Cannes, j’ai trop envie d’aller les jouer pour aller le chercher ce p***** de Trophée ! ».
Je n’en attendais pas moins de lui !!!
GregCM
Pour rappel, le classement de ce WPTN Bruxelles 2015 :
1. Heinrich Pauker – 88 000 €
2. Yehoram Houri – 61 075 €
3. Erwann Pecheux – 39 425 €
4. Jozsef Szabo – 29 200 €
5. Miroslav Alilovic – 21 900 €
6. Julien Duveau – 17 520 €
7. Mohamed Mamouni – 14 600 €
8. Mike Gerry – 11 647 €
9. Nico Lombaerts – 8 760 €
10. Julien Brulet – 6 380 €