Troisième billet de Damien Lhommeau, qui continue à vous faire vivre « ses WSOP » avec son oeil de joueur et aussi d’artiste. Quelques heures avant son Main Event, Wintops revient sur la dernière partie de son Road Trip avec Romain Paon et son retour à Sim City avant son dernier et plus beau tournoi de son Vegas 2015 !
Dolorosa
Misère, on a perdu les dés ! Pas d’autre choix que d’en racheter d’autres…
Du coup il nous fallait un signe fort, on a alors décidé avec Romain que si notre « death combo » ne sortait pas il nous faudrait poursuivre démunis, sans eux, tout nu. Pourquoi 4-2 ? Ce serait un peu long à expliquer…
Bizarrement on avait peu de doutes mais on a quand même poussé des cris jouissifs devant la caissière.
A Reno.
Mais qu’est ce qu’on fout là sérieux. En tout cas ça nous a remonté comme des pendules avant d’aller jouer contre les papys. Ils étaient tellement nuls, on s’est bien fait raser ! Il n’y avait que de la 1/2 donc ce fût supportable.
Ensuite, on a fait route vers San Fransisco pour rejoindre une amie, après une escale à Sacramento. Elle nous a recommandé un bar tenu par un français. On y a rencontré Kamel, un frenchy à priori mythomane et surtout bourré « qui connait tout le monde à San Francisco ». Je sais pas comment il fait « le mac », même moi je connais pas tout le monde à Saumur. A la fin de la soirée, on est devenu intimes, il a même proposé du boulot à Romain.
On a un peu titubé en repartant, je ne pensais pas qu’il pouvait y avoir des pentes aussi abruptes dans une grande ville comme ça, si bien qu’on a dormi sur les hauteurs, dans la voiture.
La journée du lendemain fût éprouvante après la courte nuit de la veille. Ils indiquaient à l’entrée du parc des Yosémites que les motels étaient blindés mais par chance on a trouvé notre bonheur lors du dernier essai, avant que la voiture ne sente le fennec pour les dix prochaines années.
On en a encore pris plein les yeux et le lendemain pareil. Les dés nous ont fait couper par la Vallée de la Mort pour ensuite rallier Las Vegas.
Fin du voyage. Retour dans cette ville étouffante qu’on s’est donné les moyens de supporter dix jours de plus, malgré les 2500 km parcourus.
Ça tombe bien j’ai un tournoi sympa à jouer demain.
Ce sera ma cinquième tentative, ça commence à faire des sous. Il faut croire en son destin avant un tournoi comme celui-là. Etre prêt à souffrir, y laisser ses tripes, qu’il y ait du sang, mais pas de larmes ça n’est que du poker. Ouais mais quand même, il sera temps de relativiser après mais pas là.
Alors à la vie à la mort, besoin de sentir le souffle.